Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Passages des Panoramas
1 août 2015

Historique

En 1704, Thomas de Rivié, secrétaire du roi, fait construire par Lassurance un hôtel rue Saint-Marc dont les jardins vont jusqu’au boulevard Montmartre.

hotel de montmorency et pavillon chinois 03

Il est acheté, en 1710, par le contrôleur général des finances Nicolas Desmarets et, en 1723, par le maréchal Charles-François de Montmorency, duc de Luxembourg.
La rue Neuve-de-Montmorency a été percée, en 1782, par le duc de Montmorency-Laval, et à ses frais, pour servir de débouché à son hôtel dont l'entrée est situé 10 rue Saint-Marc. Elle prend son nom actuel de rue des Panoramas en 1867.
A la Révolution l'hôtel est saisi comme bien d’émigré. Il est loué à un tapissier en 1793 et est vendu comme bien national, une première fois le 10 avril 1797 à Bignon qui n’acquitte pas la totalité de la somme. Il est revendu une seconde fois le 13 décembre 1798 à Decretot.  
Fulton arrive en 1797 en  France pour proposer au Directoire certaines de ses inventions, dont un bateau sous-marin qu'il appelle Nautilus dont les essais seront concluants.
Robert Fulton dépose un brevet d'invention comme importateur des tableaux circulaires nommés panorama inventé par Robert Barker en Angleterre qui lui est accordé le 26 avril 1799 pour dix ans. Il fait construire une rotonde à Paris dans le jardin d'Apollon, en bordure du boulevard des Capucines. Le premier panorama français est exposé en août 1799. C’est une vue de Paris depuis les Tuileries.

James Thayer, armateur américain, eut un de ses bateaux saisi après le siège de Toulon, en 1798, et vendu comme navire anglais. Il vient en France pour se faire indemniser. Il est payé, mais en assignats, dont il ne sait trop que faire. Il est obligé d’investir en France. 

En avril 1800 Fulton cède la totalité de ses droits à James Thayer.

Decretot cède l'hôtel le 27 mai 1800 à la citoyenne Henriette Berk « épouse non commune en biens de James Thayer et de lui néanmoins pour le présent autorisée ... » devant maître Lherbette notaire à Paris.
Thayer fait construire une rotonde de 14 mètres de diamètre dans le jardin, en retrait du boulevard Montmartre. Le panorama représente l'évacuation de Toulon par les anglais en 1793.
En 1805 on signale la construction d’une troisième rotonde à Paris. Les deux rotondes sont maintenant présentes boulevard Montmartre.
Pour plus de détails sur les premiers panoramas cliquer ici.

passage des panoramas sous l'Empire        

 

Montigny dans son guide « Le provincial à Paris », paru en 1825, ne signale une possibilité d'accès aux rotondes que du coté droit. L'accès à la seconde rotonde ne peut se faire que par la passerelle que l'on aperçoit sur le tableau datant de l'Empire. Il signale également un passage sombre desservant l'entrée des artistes du théâtre des Variétés.
Le décret du préfet Frochot du 4 février 1805 instaure la numérotation actuelle des rues et dont l'application s'est faite l'année suivante. Le passage ne le respecte pas.
La construction du théâtre des Variétés commence deuxième semestre 1806 pour être inauguré le 24-6-1807.
Vu les données précédentes on peut penser qu’une ébauche de passage a été construite avec la construction de la deuxième rotonde pour être achevé avec la construction du théâtre des Variétés.


plan Maire 1808 copie

Ce passage se compose d'une rangée de boutiques avec un sous-sol et un étage reliés par un escalier en colimaçon. Il est protégé et éclairé par une lumière zénithale grâce à un toit en bois à double pente ajouré à espaces réguliers de lanterneaux vitrés. Il est rectiligne, commence 7 boulevard Montmartre et finit entre le 8 et 10 rue Saint-Marc.

En 1816, Winsor fit le premier essai d'éclairage au gaz inventé par Lebon dans un salon et l'étendit à tout le passage l'année suivante.

L‘Almanach des spectacles de 1830 signale, dans le même local que les panoramas, la présence d’un péristréphorama ou panorama mobile.

Après le prolongement de la rue Vivienne jusqu'à la rue Feydeau on envisage de la continuer jusqu'au boulevard Montmartre. Une décision ministérielle du 15-2-1809, signée Cretet, prescrit le prolongement sur une largeur de 10m. Ce projet n’est point alors exécuté. Repris en 1824, il donne lieu à une ordonnance royale du 16 juin qui porte la largeur de ce prolongement à 12m. Une autre ordonnance du 17-1-1830, porte ce qui suit : « Le préfet du département de la Seine est autorisé à accepter, aux conditions stipulés dans la délibération du conseil municipal du 13-11-1829, l'offre faite par le sieur Achille Pène, propriétaire, de se charger moyennant la somme de un million, d'exécuter le prolongement de la rue Vivienne, depuis la rue Feydeau jusqu'au boulevart Montmartre, etc. ... ». Cette dernière ordonnance a reçu immédiatement son exécution.

Plan 1834               Vue du boulevart Montmartre en 1830

Ce percement va déclencher une opération immobilière qui va supprimer les rotondes entre 1830 et 1831 et le passage des Panoramas.

Panoramas boulevard Montmartre_gravure de Gilbert                 Boulevard Montmartre-DSCN0036

En utilisant le théâtre des Variétés comme référence, on constate qu’un nouveau passage est construit plus loin du théâtre des Variétés comme le montre la gravure de 1812 et la photo actuelle. Il commence 9 boulevard Montmartre et finit 10 rue Saint Marc.
Il est dessiné par Jean-Louis Grisard et 5 galeries sont ajoutées à la partie sud. Ce sont les galeries Feydeau, Saint-Marc, Montmartre, de la Bourse et des Variétés. Ces galeries servent surtout de desserte aux immeubles nouvellement construits. Le passage est surmonté d'une verrière à double pente. Les immeubles de la rue Vivienne, situé le long du passage, communiquent avec celui-ci.
Il est conçu pour faire concurrence aux galeries Colbert, Véro-Dodat et Vivienne et n'a rien à leur envier au point de vue architecturale.

36 rue Vivienne-DSCN0773                         36 rue Vivienne-petit escalier passades des panoramas-DSCN0772

L'hôtel de Montmorency-Luxembourg est partiellement démoli. Grisard sauvegarde deux pièces et demie du premier étage au 36 rue Vivienne. Il modifie le rez-de-chaussée en y faisant deux étages et surélève le bâtiment. Les pièces entre le 36 rue Vivienne et le petit escalier se trouvant à l’angle du passage des Panoramas et la galerie Montmartre sont également préservées.

rue des panoramas 1907        10 rue St Marc 1907        8 rue St Marc 1908, entrée de service du passage

Le porche de l'hôtel et ses bâtiments adjacents  sont sauvegardés et deviennent l'entrée principale du passage au 10 rue Saint-Marc. Le n°8 devient l’entrée de service.

Le passage des Panoramas avec la galerie Vivienne et le passage de Choiseul étaient les plus fréquentés de Paris à la fin du XIXe siècle : il s’y faisait alors un grand commerce d’oranges.

 

 

rue des Panoramas     10 rue St-marc     Vue d'ensemble du batiment 01

 

En 1929, un immeuble en béton, construit, par Henri Sauvage, modifie, ampute et défigure toute la partie sud du passage. Ce bâtiment va du n°6 de la rue Saint-Marc au coin de la rue Vivienne. Les entrées sur la rue Saint-Marc sont modifiées. En remontant la rue on trouve l'entrée de la galerie Saint-Marc, le n°8 qui sert exclusivement d'entrée à l'immeuble, le n°10 qui sert d'entrée principale au passage des Panoramas et d'entrée à l'immeuble et l'entrée de la galerie Feydeau qui se trouve dans le prolongement de la rue des Panoramas à la place du porche de 1834.

La galerie de la Bourse est supprimée.

151 rue Montmartre-Restaurant-Franco-Italien-I                         151 rue Montmartre01

Si on examine les deux documents ci-dessus on constate que la façade du 151 boulevard Montmartre a été modifiée au cours du XXe siècle. Le porche actuel porte le nom de Passage des Panoramas.

La partie sud du passage a été rénové à la fin des années 80.

galerie montmartre 02          galerie montmartre 03          galerie montmartre 04

En 2008, puis en 2012, la galerie Montmartre est rénovée. 

 

Galerie St Marc en travaux

 

 

 

 

La galerie Saint-Marc a été rénové de 2008 à 2010.

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Merci de vos analyses. Je vous signale la présence d'un marchand de musique, Monsieur Meissonnier, au 15 Galerie Neuve des Panoramas. Sa présence doit dater des années 1820-1830.<br /> <br /> L'une des partitions qu'il vendait mentionne qu'il est de surcroît dédicataire de l'oeuvre et "ami" du compositeur Fernando Sor (rebaptisé Ferdinand Sor dans de nombreuses éditions de l'époque). Ce dernier est mort en 1839. Cela dit, la mention "opera 20" semble indiquer le n° d'opus, et c'est bien en effet l'opus 20. Or le catalogue du compositeur, fait par son élève Napoléon Coste, est posthume. Ce qui laisse ouverte la possibilité d'une présence du magasin après 1839. Je tiens la partition à votre disposition (elle est du reste accessible sur le net)
Publicité